Deux fois plutôt qu’une

Quand elle était petite, dans les années 1930, Shirley a appris qu’elle avait un problème avec son cœur. Même s’il la limitait, ce problème ne l’a pas empêchée d’être une enfant active.

Plus tard, Shirley a compris qu’elle avait en fait une bicuspidie aortique, une anomalie qui consiste en la fusion de deux feuillets de la valvule aortique, laquelle fonctionnait seulement avec deux valves plutôt que trois. Après un examen médical, on lui avait assuré qu’elle n’avait pas à s’en faire. Toute sa jeunesse, Shirley a pu prendre part à de nombreuses activités, comme la danse carrée, l’athlétisme et le baseball. Elle se sentait normale.

Dans la trentaine, Shirley se gardait active en jouant au volleyball. Elle et son mari ont élevé quatre enfants dans une maisonnée à l’emploi du temps chargé. Des années plus tard, elle a commencé à travailler pour une agence d’assurances, où elle s’est adaptée à la révolution informatique. Ensuite, elle a lancé son propre petit cabinet comptable.

Avec l’âge, la valvule aortique de Shirley fonctionnait de moins en moins bien. Après avoir évalué la fonction de cette valvule fuyante, son cardiologue lui a conseillé de ne plus soulever des charges lourdes.

Quand son mari est tombé malade, Shirley, alors à peine âgée de 70 ans, s’est dévouée aux soins de celui-ci. Ce faisant, elle ne se rendait pas compte qu’elle aussi éprouvait des difficultés physiques. Durant ces quelques années, elle a commencé à manquer d’énergie et à ne plus pouvoir marcher bien loin. Puis, peu à peu, elle avait de plus en plus de mal à parcourir de courtes distances : même marcher jusqu’à l’ascenseur est un jour devenu très exigeant.

À 73 ans, Shirley, s’apercevant que son état de santé s’aggravait, a finalement compris qu’elle avait besoin de faire remplacer sa valvule défaillante. On lui a donné le choix entre une valvule mécanique et une valvule biologique d’origine bovine en lui expliquant les avantages et les inconvénients de celles-ci : une valvule mécanique émet un cliquetis et requiert la prise d’anticoagulants et une surveillance médicale étroite au moyen de plusieurs rendez-vous, mais elle a une durée de vie de 25 ans; une valvule bovine a une plus courte durée de vie, mais la prise d’anticoagulants et la surveillance constante ne sont pas nécessaires. Shirley a choisi cette dernière – et est toujours satisfaisante de ce choix à ce jour puisque sa valvule bovine a duré 15 ans.

Le remplacement de la valvule aortique de Shirley a été une intervention majeure qui a demandé une ouverture de sa cage thoracique par le sternum et une hospitalisation de quatre à cinq jours pour observation postopératoire. Elle a préféré pleinement adhérer à un programme de réadaptation pour patients hospitalisés à un programme externe normalisé parce qu’elle avait des doutes sur sa capacité à prendre soin d’elle même, seule à la maison – elle se souvient encore d’avoir serré un oreiller en forme de cœur contre sa poitrine pour réduire la douleur et protéger la plaie lorsqu’elle toussait ou dégageait ses voies respiratoires. Deux mois après son opération, à son rendez-vous de suivi, Shirley se sentait bien. Elle n’avait plus besoin de son oreiller et se sentait à l’aise de se déplacer à ses rendez-vous médicaux en métro.

En une année, Shirley se sentait assez forte pour voyager, et a visité Denver et San Jose. Elle aimait passer ses hivers en Floride où elle avait repris le volleyball et pratiquait le cyclisme.

Quand elle est entrée dans la quatre-vingtaine, Shirley a emménagé dans un foyer pour personnes âgées et s’adonnait activement à la peinture dans ses temps libres. Alors que Shirley approchait de ses 90 ans, soit près de 15 années après son opération, sa valvule bovine a commencé à lâcher, lui causant des essoufflements fréquents et, donc, affectant sa qualité de vie. Dans sa situation et à son âge, elle n’était plus admissible à une intervention à cœur ouvert, mais l’implantation transcathéter de valvule aortique (ITVA), une approche moins effractive, était une option.

L’ITVA consiste à insérer la nouvelle valvule aortique à l’aide d’un cathéter dans l’artère fémorale, dans l’aine, et à la positionner dans le cœur sous fluoroscopie. La valvule de remplacement est installée à l’intérieur de la valvule naturelle, où elle se dilate en repoussant la valvule malade. Comme il s’agit d’une intervention moins effractive qu’un remplacement valvulaire à cœur ouvert traditionnel, les patients s’en rétablissent plus rapidement.

Shirley hésitait à subir un deuxième remplacement valvulaire, étant heureuse de la vie qu’elle avait vécue et prête à laisser aller le cours des choses. On l’a cependant encouragée à en considérer l’ITVA. Elle a accepté que son petit-fils l’accompagne à ses rendez-vous auxquels elle n’assistait que pour en savoir plus sur la possibilité d’une telle intervention. Sachant très bien se servir d’un ordinateur pour son âge, Shirley a effectué des recherches en ligne qui ont aussi augmenté sa confiance en l’ITVA.

En novembre 2020, à l’âge de 88 ans, Shirley a subi une ITVA. Elle a pu rester éveillée durant l’intervention, et après un certain repos postopératoire, elle a pu se lever et marcher dans les couloirs. Elle est rentrée chez elle le lendemain.

Aujourd’hui, Shirley joue au bingo, à euchre et à mah-jong, et exerce sa mémoire et ses fonctions cognitives avec le programme FitMinds.

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« Il est essentiel de prendre les choses en main. »

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« Je suis plus en forme que jamais. »